Le collectif multimédia Wild Shores fait partie des plateformes de création audiovisuelle les plus surprenantes de l'hexagone. Et traduit à sa manière une étrange allégorie multimédia d'une nature humaine autant en proie à sa profonde sensibilité qu'à l'inévitable attraction technologique.

C'est au début des années 90 que le collectif Wild Shores, comprenant Evelyne Hebey, Fred Nouveau et Marc Roques, s'est constitué autour d'une proposition artistique audiovisuelle et pluridisciplinaire singulière, jouant autant la carte d'une performance multimédia post-industrielle dont la sensibilité poétique apparaîtrait, étrangement discernable, derrière la machinerie architecturale, que d'une conception plastique modelant un environnement physique, lumineux et mental de circonstance.

Une approche humaniste de l'art électronique qui se cultive en catimini, indépendamment des modes et des concepts.


Laurent Catala - Extait de : MCD n°48 - septembre octobre 2008






Différentes formes d'expressions artistiques -performance, écriture, lecture, musique, lumières et images- co-existent dans les réalisations du collectif de musiciens-plasticiens Wild Shores créé au début des années 90 à Limoges par Evelyne Hebey, Fred Nouveau, et Marc Roques.


Ces pièces opto-phoniques multimédias sont autant de fragments d'évidences, collectés, partagés puis assemblés en compositions audiovisuelles. Elles célèbrent l'expérimentation sensorielle et sollicitent un décodage instinctif, poétique, personnel et sans concept. Leurs particularités stimulent une acuité non normalisable qui réagit à une mémoire psychoactive primitive, suggérant des champs de lectures métaphoriques et d'écoutes métaphoniques où l'individu est bienvenu.


Explorateurs curieux et respectueux de la bibliothèque sonore universelle, leur démarche sensible est une réflexion poétique sur notre environnement. Ils réalisent depuis plusieurs années des installations d'architectures audio-visuelles associant lumière, vidéo et musique, modelant des paysages inédits difficilement référençables et pourtant familiers : sans doute parce que leur musique est suffisamment ouverte pour permettre à chacun d'y trouver sa place, son angle d'écoute.


Leur approche instinctive de l'électronique rend, en ce qui les concerne, le débat "homme-machine" hors-propos : en témoigne la vibration naturellement chaleureuse qui émane de leur oeuvre, prouvant que l'émotion ne dépend pas du véhicule qui la transmet et qu'insuffler vie aux circuits intégrés est possible. A un traitement original de la matière -plus proche du compost que du recyclage d'exotismes fantasmés- ils ajoutent une forme de geste électronique primitif perpétuant ainsi la spontanéité et le mystère de l'acte créatif traducteur de l'expression humaine.












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