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spectacle performance Laurent Bourdelas/Wild shores

à programmer dans les salles de spectacle, bibliothèques, jardins, établissements scolaires, etc...

(possibilité de rencontre avec l'auteur à l'issue de la performance)



Créé en 2008 au Théâtre Expression 7 à Limoges, puis repris devant une salle comble à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges l’année suivante, c’est la mise en voix, sons et projection d’un hymne poétique à Majorque qui emporte les spectateurs durant 45 minutes. Le recueil, préfacé par la poète & philosophe Marie-Noëlle Agniau, postfacée par la poète & universitaire Béatrice Bonhomme, est une réminiscence poétique de deux voyages de l’auteur à Majorque au milieu des années 80. On y retrouve ce qui fait le charme de l’auteur : un « exotisme revisité », nourri par les noms de lieux & de personnages du passé, mais aussi des allusions à l’art... L’universitaire & critique Jean-Paul Gavard-Perret a notamment écrit au sujet de cette oeuvre : « ...l’évocation des paysages antérieurs devient cette chose qui ne se résigne pas à mourir et qui continue à signifier et

à habiter non dans le passé mais pour le futur... ».





La création optophonique de Wild Shores, c’est un carré de farine qui devient, par la grâce de la projection,  une Méditerranée virtuelle, mouvante et diversement colorée au fil du texte. Des sons magiques qui accompagnent ce texte. Le public est assis devant ou autour et contemple, écoute et médite.





lundi 21 juillet 2008



Il est impossible pour moi d’écrire un texte objectif à propos de la création du spectacle La Calobra par le collectif Wild Shores (Evelyne Hebey, Fred Nouveau et Marc Roques), tout simplement parce que je suis l’auteur du texte qui a été mis en images et en sons, pour la 1ère fois au théâtre Expression 7 de Limoges (direction : Max Eyrolle). Mais je me dis en même temps qu’aucune de mes critiques, qu’aucune critique, n’est objective ; que toute critique vaut par sa subjectivité ; je me dis aussi que j’ai découvert cette création avec les autres spectateurs, et que ce fut pour moi comme une révélation : j’ai découvert ce qui était caché dans mon texte et dont je n’avais pas conscience, j’en ai compris les mystères, le travail proposé m’en a donné une nouvelle connaissance.


A l’origine de mon texte, écrit en une quinzaine de jours dans la campagne limousine en 2005, il y a les réminiscences de deux voyages à Majorque dans les années 1980 : j’essaie d’y dire une essentialité méditerranéenne, solaire, minérale et végétale ; d’y rappeler les souvenirs ancestraux, historiques, religieux et littéraires ; j’en fais enfin une épopée personnelle et épicurienne qui voudrait me conduire jusqu’à la retraite ataraxique que j’espère aujourd’hui. Texte introduit par une belle préface de Marie-Noëlle Agniau (Les métamorphoses d’une île), ponctué de citations de Ramon Llull, théologien, philosophe et alchimiste majorcain du 13ème siècle, postfacé par Béatrice Bonhomme qui évoque mes Autres bleus.


La révélation offerte par Wild Shores relève de l’alchimie chère à Ramon Llull : mixages, triturations, modulations du texte superbement dit, à deux voix, échos, bruits et mélodies ajoutés, qui lui donnent épaisseur et relief – La Calobra est aussi une montagne plongeant dans la mer, illuminée par le rougeoiement solaire la nuit venant. Parole soulignée par des rythmes lui donnant valeur liturgique, puissance d’incantation, pouvoir hypnotique. L’épaisseur donnée est celle aussi du temps : strates accumulées depuis la création, l’Antiquité et le Moyen Age, depuis leurs croyances mythologiques, catholiques, juives, musulmanes, mais peut-être aussi lucifériennes. Couches superposées de ma vie depuis la préhistoire initiale, celles d’avant même ma naissance : l’Espagne lointaine de mes ancêtres maternels, l’Exode, la Vienne et l’Algérie de mon père.


En accompagnement et en contrepoint de la parole révélée : la création lumineuse et colorée, conjugaison de mes bleus évoqués, rouges variant, mouvante – elle aussi hypnotique – d’une Méditerranée projetée sur la scène. Mer épaisse elle aussi, de tant de souvenirs, véritable matrice, mer d’illusion(s) puisque créée à partir d’un rectangle de farine – souvenir aussi des moulins de Majorque, de Don Quichotte, tournoiement sans fin des grandes pales : l’éternel recommencement. Enfarinant mon texte, Wild Shores en fait du pain : l’aliment essentiel et c’est le partage christique avant la mort : nous sommes des compagnons. Farine, comme celle des amandes, comme poussière de bas-reliefs et de statues, comme celle des chemins étroits que nous suivons obstinément, comme le sable des plages immenses, poussière à venir de nos os qui ne seront bientôt plus rien. Matière infiniment fragile d’où surgit l’homme depuis le golem, marqué d’un simple verset biblique au front, matière matricielle d’où viennent mes fils et leur mère issue des oliveraies perdues de Sicile.


La création magnifique de Wild Shores a cette force incroyable pour moi de rendre goûteux les mots dont je doute en permanence, de les charger de musique et de parfums, de rendre l’histoire que je raconte incontestable et universelle. Ma vie comme un léger flux frais, comme une petite vague envisagée d’un quai chaud, l’Univers et la vie comme un pamplemoussier.


            Laurent Bourdelas, 21 juillet 2008.





Presse . . .




HYPNOSE : Un beau voyage avec Wild Shores et Laurent Bourdelas


Une « Calobra » très actuelle


« Expression 7 » était récemment le théâtre de « La Calobra », en ouverture de « Figure d'écrivain, Revues et bla bla bla ». A l'image de ce spectacle, la manifestation donne aux revues et à la création littéraires une place très actuelle (...).


Dans « La Calobra », texte de Laurent Bourdelas, il y a le ciel, le soleil, la mer, le sable, et les souvenirs de l'homme. Ce cinquième élément, toujours aveuglément en course, y interromp un temps sa fuite du paradis terrestre. En ce 21ème siècle « high tech », l'homme chevauche au galop l'élément zéro, binarisant et fracassant tout sur son passage. « La Calobra », repris en main par le collectif « Wild Shores », a apporté la preuve que les technologies numériques peuvent tout aussi bien aider à faire le lien, savoir où l'on va en sachant d'où l'on vient.

Réminiscence poétique de deux voyages à Majorque, entrepris par l'auteur dans les années 80, le texte se lit comme l'évocation de paysages antérieurs. Au cœur d'une Méditerranée mère nourricière de notre civilisation occidentale, Laurent Bourdelas nous en rappelle l'essence, aujourd'hui par trop oubliée et maltraitée. Réinterprétés par « Wild Shores », devenus création visuelle et sonore, ses écrits s'élevaient pour un soir au-dessus d'une mer numérique et technicolor. Entraîné dans une hypnose synonyme d'écoute attentive, on en ressortait heureux, tout comme Ulysse après un beau voyage. Sans renier son magnifique passé, « La Calobra » caressait ainsi le futur, faisant des souvenirs rougeoyer les cendres, pour redevenir actuels.

Unique en son genre, il nous reste à espérer que « La Calobra », version « Wild Shores », nous offre un jour prochain une deuxième diffusion (...).


             Jean Desnoyers, Le Populaire du Centre, 2 juin 2008.





Pour information: dans "L'actualité du Printemps des poètes" - spectacle à programmer, sélection nationale

dans la thématique du Printemps 2011: "D'infinis paysages"

en partenariat avec le Ministère de l'Education Nationale/Ministère de la Culture








                                                                   L'indicible Frontière

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